Si les banquiers sont courtisés en raison des faibles taux d'intérêt, les emprunteurs ne doivent pas se laisser charmer sans discuter… Ils peuvent avancer quelques arguments clés pour présenter un beau dossier.
Face au costume trois pièces de votre banquier, vous avez tout intérêt à vous présenter sous votre plus beau profil ! Avec des comptes dont la gestion est tirée à quatre épingles, des placements des plus séduisants et un projet immobilier à faire tourner les têtes, vous aurez tous les moyens d'attirer toute l'attention du conseiller bancaire sur votre personne.
Le bon profil emprunteur repose d'abord sur des qualités de gestionnaire. La banque apprécie une bonne tenue des comptes et les clients qui ne sont pas abonnés aux découverts systématiques. À cette gestion courante s'ajoute la capacité à épargner que le banquier saura aussi récompenser. Les PEL (plan d'épargne logement) permettent de prendre date et de constituer un capital au travers de versements programmés chaque mois. Pour bénéficier pleinement des avantages du PEL, il faut le conserver durant 4 ans. À défaut, la rémunération se voit maintenue mais les droits à prêts et à prime sont diminués. Pour plus de prudence, il ne faut pas abonder seulement ce livret mais disposer aussi d'un livret A ou d'un compte épargne logement qui permettent d'avoir une épargne disponible à tout moment.
BAISSE CONTINUE DES TAUX
La baisse des taux sur les crédits immobiliers amorcée en mars 2019 se poursuit. Le taux brut moyen - hors assurances toutes durées confondues - se chiffre à 1,39 % à fin mars 2019 selon l'Observatoire Crédit Logement/CSA contre 1,44 % en février.
Un nouvel emprunt immobilier pourra être d'autant mieux négocié que le client n'est pas trop endetté. Car la banque mesure la capacité à rembourser les mensualités et à ne pas s'exposer au surendettement. Bien sûr, il existe un seuil à ne pas dépasser avec le ratio de 33 % d'endettement par rapport à ses revenus. Mais cela vaut quels que soient les niveaux de rémunération, même les salaires les plus modestes. Il faut donc rester prudent quant au "reste à vivre", le revenu disponible après avoir payé toutes les charges et mensualités d'emprunt. Il ne faut pas qu'une acquisition s'accompagne de trop de privations dans son quotidien. Aussi, dans le contexte bancaire actuel, il vaut mieux emprunter sur une plus longue durée et ainsi réduire le montant à rembourser chaque mois. Précisons aussi que le recours excessif au crédit à la consommation n'est pas forcément vu d'un bon œil par les banquiers. Mieux vaut ne pas en contracter au même moment qu'un emprunt immobilier.
L'acceptation du crédit repose aussi sur la bonne définition du projet immobilier. Au niveau de la situation géographique du bien, de ses caractéristiques, de son prix… autant de paramètres qui influent sur la valeur du bien. En cas de revente, celui-ci doit pouvoir se renégocier aisément et idéalement permettre de dégager une plus-value. Si la banque estime que cette acquisition ne constitue pas un bon placement, elle pourra limiter le robinet du crédit voire refuser de financer le bien. Mais en consultant le notaire au préalable ou en recourant à son service négociation pour acheter, les principaux risques de réaliser une mauvaise opération seront écartés.
Comme avec tout commerçant, il convient de faire valoir sa fidélité auprès de sa banque. Toutes les années en tant que client seront récompensées et serviront notamment à obtenir le taux le plus intéressant, négocier les frais de dossier ou encore réduire le coût de la garantie. Rappelons que le seul taux d'intérêt ne suffit pas à juger de la compétitivité d'une proposition commerciale, il faut calculer le coût du crédit pour savoir à combien se chiffre le financement exactement.
Christophe Raffaillac
Dernière modification le 2019-06-04